Douleur (N°49)
La douleur est différente pour chaque personne. La douleur est quelque chose qui ne se voit pas et on peut la sentir que par soit même. On peut expliquer, montrer notre partie du corps qui nous fait tellement souffrir. Je deviens tout simplement cinglée par moment, voire très souvent. Je m’énerve si facilement. On doit la supporter quoi qu’il arrive. Elle ne part jamais, que se soit la journée ou la nuit. Pour ma part, je suis habituée la journée, mais la nuit, elle est vraiment insupportable. Durant les journées, je dois travailler ensuite je dois conduire pour rentrer chez moi puis faire à manger. Pendant ce temps là, je ne peux pas me concentrer sur le mal. Par contre la nuit, quand enfin j’essaie de fermer les yeux, elle est là et me prend toute mon attention. Alors, je l’écoute, pourquoi ? Et bien parce que je n’ai pas le choix. Alors, la nuit, pour m’occuper (car la nuit c’est très long) quand je ne dors pas, je fais mon repassage, la lessive ou autre. Le lendemain, je retourne au travail en ne pensant qu’à une seule chose : vivement que j’aille me coucher….
Ensuite, à force, il y a enfin le week-end. Je prie pour rester tranquille. Mais quand mon mari me propose d’aller faire un tour, je ne peux pas le lui refuser. Je suis même très impatiente mais quand vient le moment et que les douleurs sont là, j’aimerais bien rester à la maison. Mais je me dis : si je n’y vais pas, qu’est-ce qu’il va penser, va-t’il m’en vouloir alors que je ne demande pas à avoir mal. Ma famille me réclame. Je ne peux pas leur dire que j’ai mal et que j’aimerais rester un peu tranquille afin de me reposer. Je pense qu’ils ne comprendraient pas. Au bout de huit années de douleur, je dois continuer à vivre même avec ces douleurs.
Il y a des jours, où je ne peux pas me lever : trop mal, la tête qui tourne, le ras le bol en général. Pour finir, on se pose la question si ce n’est pas un peu du désespoir. Les gens ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre. Le regard des autres fait aussi mal. La douleur ce n’est pas seulement d’avoir mal mais le regard d’autrui nous blesse. On se sent jugée. Au début de la maladie, on me disait : tu t’es fait mal à ski. Je leur répondais non. J’ai mal, je ne peux pas plier le genou. Mais au bout de huit ans, les gens me disent : mais tu ne te soignes pas ? Et bien si j’essaie de me faire soigner mais ce n’est pas une maladie que tous les médecins connaissent. Et actuellement, dès qu’on me pose cette question, je peux enfin leur répondre : je me soigne et maintenant je vais guérir. Il faut beaucoup de patience mais je vais arriver au bout grâce à Claude Spicher ainsi qu’à Marion Vittaz. Ce sont des personnes vraiment formidables, ils sont là dès que j’en ai besoin. Ils sont toujours à l’écoute et savent de quoi ils parlent. Je pense que dans mon malheur, j’ai le bonheur de les connaître car, sans eux, je souffrirais toujours en silence. Alors, merci, merci de me soutenir, de me remonter mon moral à chaque fois que je flanche. Par moment, j’aimerais arrêter le traitement car ce n’est vraiment pas facile. Mais grâce à mes thérapeutes, je continue à me battre face à cette maladie si peu connue. Grâce à eux, mon mari peut actuellement comprendre mes douleurs, mes réactions et par conséquent, c’est le premier à expliquer cette maladie à ma parenté. Et juste pour ça, je ne peux leur dire qu’un tout grand MERCI !
E.N.