Hypoesthésie tactile

Définition (en grec ancien αἵσθησις [èsthêsis] sensation, utilisé ici comme suffixe) Sensibilité émoussée lors d’une stimulation tactile due à des lésions de neurofibres Aβ.

Le champ récepteur est la surface cutanée à partir de laquelle un neurone somatosensible primaire – dans le ganglion spinal paravertébral - reçoit ses stimuli tactiles via une seule neurofibre Aβ.

Un peu d’histoire

L’hypoesthésie est un concept d’esthésiologie des territoires cutanés, étude de sensations, dont les fondements ont été découverts à Varsovie (Hirschfeld, 1866). Ce concept fait s’entrechoquer les siècles : Sensatio (αίσθησις) était utilisé par Descartes (1641) par opposition à intellectio dans une conception dualiste entre l’entendement (faculté de connaître) et le corps « qui n’était pas fiable ». Il a fallu attendre Merleau-Ponty (1945) pour que la philosophie moderne se dirige vers un primat de la perception, interprétation d’une sensation. Cependant, le biologique s’enracine dans une série de couches de sens où interfèrent des événements biographiques (Le Breton, 2017). C’est pourquoi : la douleur est une expérience sensorielle ET émotionnelle ; les deux, ensemble, pas l’une sans l’autre.

De la lésion aux symptômes

L’hypoesthésie tactile (S2 – S3 – S3 +) n’est PAS une anesthésie (S0). Dit autrement, quelques lésions axonales Aβ présentent une axonotmesis – lésions partielles – qui génère une hypoesthésie, alors qu’une neurotmesis – transsection complète – génère une anesthésie. C’est pourquoi, une neurographie sensitive pure n’a pas la sensibilité au changement suffisante pour mesurer ces micros lésions. La détection d’un stimulus mécanique est perçue généralement comme émoussée, bizarre, vague et lointaine.

La nuance, car mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. - Albert Camus

Le terme de dysesthésie ne présente pas de consensus entre les différentes fédérations de neurologie, d’étude de la douleur, etc. Littéralement, ces sensations troublées renvoient généralement plus à un territoire cutané non seulement bizarre, mais aussi douloureux au toucher, alors que le signe d’examen clinique de l’allodynie mécanique est négatif.

L’hypoesthésie thermique est due, elle, à des lésions de neurofibres Aδ. Alors que des lésions de neurofibres C génèrents, elles, une hypoalgésie.

Aucun générateur de vibrations, dont nous connaîtrerions les caractéristiques physiques – fréquence et amplitude – n’étant disponible sur le marché pour des raisons bureaucratiques, nous ne développons pas l’hypoesthésie vibrotactile.

Résumé

Quelques lésions axonales Aβ d’une branche cutanée génère une hypoesthésie tactile dont le territoire ne couvre qu’une partie du territoire maximal de provenance cutanéeF – et NON tout ce territoire.
F = voir autre Fiche.

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“Either–or”: a gateway to complex neuropathic conditions

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